Près de cinq mois après avoir encaissé une défaite historique, dans les Laurentides comme ailleurs au Québec, le Parti Québécois se relève lentement dans la région.
Dans Bertrand, le jeune président de l’association du PQ locale, Samuel Landry-Beauchamp, reconnaît que la défaite du 1er octobre a eu une ampleur inégalée dans les 50 ans d’histoire de son parti. « On sent que chez nos membres, la ferveur n’est pas là après une telle défaite, avoue-t-il. C’est d’autant plus amer pour nous, car nous avions un très bon candidat, solidement implanté dans le comté, et à nos yeux, le meilleur programme politique. »
La population a cependant tranché et il importe maintenant de bien analyser les raisons de la défaite dans Bertrand pour trouver ce qu’il faut changer afin de ranimer la flamme. « Il faut repartir sur de bonnes bases, dit M. Landry-Beauchamp. Ce printemps, il y aura élection de notre conseil exécutif: je souhaite qu’à ce moment-là, on puisse proposer quelque chose, pour ramener la ferveur chez nos membres et nos sympathisants. »
L’éternelle question
Aux yeux du président, il est capital que le PQ cesse de souffler le chaud et le froid. Selon lui, le mouvement des électeurs péquistes plus progressistes vers Québec solidaire (QS), conjugué à celui des électeurs plus conservateurs vers la Coalition Avenir Québec (CAQ), vient du fait que le parti lui-même se cherche depuis 10 ans. « Certains membres, surtout de ma génération, pensent à déserter le PQ en disant vouloir investir QS et en faire un parti de gouvernement, déclare Samuel Landry-Beauchamp. On a aussi perdu des souverainistes pressés au profit de QS à la dernière élection et les souverainistes moins pressés se sont tournés vers la CAQ pour chasser les libéraux du pouvoir. La question fondamentale, c’est: où est-ce qu’on se situe sur la question de l’indépendance? »
Au-delà de ce débat existentiel pour le PQ, le président de l’association de Bertrand croit qu’une plus grande concertation régionale est primordiale pour regagner la faveur des électeurs. « Notre comté est à cheval sur les Laurentides et Lanaudière, rappelle-t-il. Ça prend une cohérence entre ce qu’on propose dans les circonscriptions de Labelle, Argenteuil, Prévost, Bertrand, Joliette, Rousseau et Berthier, si on veut redevenir une force régionale et mobiliser les troupes. » Il assure que son association continuera le travail sur le terrain durant les trois prochaines années.